L’année 2025 s’ouvre sur une situation économique contrastée. Tandis que les banques centrales poursuivent une normalisation des taux d’intérêt, les marchés restent suspendus aux évolutions des tensions géopolitiques et aux dynamiques économiques divergentes. Alors que la tendance désinflationniste se confirme, les incertitudes liées à la reprise économique mondiale et aux politiques protectionnistes appellent à une gestion prudente mais opportuniste des portefeuilles.
La croissance mondiale est attendue autour de 3,3 % cette année, un niveau encourageant dans un contexte de ralentissement des pressions inflationnistes. Les États-Unis se distinguent par une économie robuste, soutenue par une consommation résiliente et des investissements massifs dans les infrastructures et les nouvelles technologies.
En Asie, la Chine s’efforce de stabiliser son économie par des mesures ciblées en particulier pour soutenir son marché immobilier et stimuler sa consommation intérieure. Ces efforts, bien que prometteurs, pourraient nécessiter du temps pour produire des effets tangibles. L’Europe, notamment l’Allemagne, continue de subir des vents contraires liés à des tensions dans le secteur industriel, à une dépendance énergétique persistante et à l’instabilité politique.
Les signaux économiques laissent entrevoir une année charnière. En effet, les tendances de reprise devront surmonter des défis tels que les pressions fiscales dans les économies développées ou encore les impacts indirects de la politique protectionniste américaine sur les chaînes d’approvisionnement mondiales.
Le dollar américain reste soutenu par un différentiel de taux favorable par rapport à l’euro, au franc suisse et au yen, ainsi que par l’annonce de nouvelles mesures protectionnistes aux États-Unis. Ces politiques commerciales, bien qu’elles favorisent certains secteurs domestiques, vont certainement accroître les tensions avec la Chine et peser sur les flux mondiaux.
Les récentes décisions monétaires de la Banque nationale suisse et de la Banque centrale européenne, visant à stimuler leurs économies respectives en réduisant les conditions de financement, devraient maintenir une certaine stabilité entre l’euro et le franc suisse. L’inflation helvétique se situant dans le bas de la fourchette visée par la BNS (entre 0% et 2%), cette dernière n’exclut pas de revenir aux taux négatifs si la situation l’exigeait. L’objectif est clairement de limiter l’appréciation du CHF afin de soutenir les exportations dans un climat de croissance modérée.
Dans le contexte actuel de baisse progressive des taux directeurs, les obligations ont repris une place centrale dans les portefeuilles. Les investisseurs se sont tournés notamment vers les emprunts «investment grade», qui offraient des rendements attrayants. A notre avis, ces opportunités qui ont contribué positivement à la performance l’année passée offrent désormais moins de potentiel. Les obligations convertibles restent de mise, elles permettent de capter une partie de la hausse des marchés actions tout en limitant l’exposition à leurs baisses, grâce à leur composante obligataire. Ces instruments s’avèrent particulièrement adaptés dans un environnement où les valorisations des actions restent élevées.
La performance de l’indice MSCI World a été principalement générée par la hausse des actions américaines, alors que certaines grandes valeurs suisses, à l’instar de Nestlé, ont fait grise mine en comparaison.
Les marchés actions devraient refléter une dynamique contrastée en 2025. Aux États-Unis, les secteurs technologiques portés par l’essor de l’intelligence artificielle, la transition énergétique, combinés à des politiques fiscales favorables, vont rester bien soutenus malgré des valorisations élevées.
En Europe, les entreprises industrielles et exportatrices devraient bénéficier d’une reprise modérée et de coûts de financement réduits. Les petites et moyennes entreprises suisses, soutenues par un affaiblissement relatif du franc suisse, devraient attirer l’attention grâce à des évaluations attractives et des perspectives de croissance prometteuses.
Enfin, les marchés émergents présentent des opportunités intéressantes, notamment en Asie, où les réformes structurelles en cours favorisent une croissance plus durable. Toutefois, les risques liés aux fluctuations des devises et aux incertitudes géopolitiques appellent à une sélection rigoureuse.
Les matières premières devraient connaître une certaine stabilisation sous l’effet d’une demande mondiale soutenue mais en ralentissement par rapport au pic post-pandémie. Le pétrole, influencé par les décisions de l’OPEP et les tensions géopolitiques, devrait fluctuer entre 70 à 85 USD le baril dans un contexte de croissance stable.
L’or continue d’attirer les investisseurs ainsi que les banques centrales en quête de valeur refuge et de diversification. Les métaux précieux restent une classe d’actifs stratégique dans les portefeuilles, offrant une couverture efficace contre l’incertitude économique, les risques géopolitiques et inflationnistes. Maintenir une exposition à cette classe d’actifs reste de mise pour générer de la valeur dans les périodes de volatilité.
En 2024, les fonds immobiliers ont affiché leur meilleure performance depuis cinq ans. Cette tendance positive devrait se poursuivre cette année.
Le marché immobilier suisse va continuer à bénéficier d’un contexte favorable avec une baisse des taux directeurs amorcée l’année écoulée et qui devrait se poursuivre. Cette détente favorise la demande, notamment pour les immeubles résidentiels et soutient également les investissements dans des infrastructures spécialisées, telles que celles dédiées à la santé ou la logistique.
Par ailleurs, les loyers connaissent une légère reprise, reflétant une demande structurellement robuste et une offre limitée dans les zones urbaines. Une analyse rigoureuse des opportunités demeure primordiale pour maximiser les rendements dans ce secteur, tout en s’adaptant aux tendances à long terme comme l’urbanisation et la durabilité.
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